En Haute-Savoie, l’épicéa a longtemps représenté un arbre sur deux dans les forêts. Malheureusement, à cause de plantations trop basses en altitude et du changement climatique, ces arbres souffrent de stress hydrique et d’une évapotranspiration excessive. Affaiblis, ils deviennent alors la proie d’un insecte ravageur : l’ips typographe.
C’est ce qui est arrivé sur une parcelle à Groisy, située à 550 m d’altitude. Tous les épicéas y ont été touchés, forçant le propriétaire à les couper.
Avec les étudiants de BTSA Gestion Forestière 1ère année, nous sommes intervenus pour renouveler le peuplement. Nous avons choisi des essences mieux adaptées au contexte climatique actuel, notamment des feuillus qui composaient les forêts d’origine. Trois espèces ont été plantées : chêne sessile, merisier et tilleul. Des protections contre le gibier ont également été installées pour limiter les dégâts causés par les chevreuils.
Cette matinée a été marquée par la motivation et l’implication des étudiants. Ce chantier est aussi l’occasion de réfléchir sur l’évolution de la gestion forestière. À une époque, on simplifiait la sylviculture en favorisant les résineux pour améliorer la rentabilité. Aujourd’hui, nous privilégions le mélange d’essences et les pratiques durables pour renforcer la résilience des forêts.
Adapter les plantations au changement climatique, pratiquer des prélèvements modérés et opter pour une sylviculture à couvert continu sont des choix essentiels. Peut-être que ces nouvelles pratiques ne seront pas plus rentables, mais elles permettront d’avoir des forêts plus résistantes.
Les étudiants ont planté ces arbres pour l’avenir, et nous remercions le propriétaire de nous avoir confié cette noble mission.
